Le 3 mars 2025, des millions de retraités du régime Agirc-Arrco verront leur pension évoluer. Certains toucheront plus, d’autres moins. Ce n’est ni un bug ni une réforme surprise, mais bien l’effet mécanique de la mise à jour annuelle des prélèvements sociaux. Cette fois encore, le passage à la caisse risque d’être douloureux pour une partie des retraités. Explications.
Chaque année, l’Agirc-Arrco applique un ajustement des cotisations sociales prélevées sur les pensions. Ces cotisations incluent :
Le montant de ces prélèvements dépend directement de votre revenu fiscal de référence (RFR), mis à jour en fonction de votre dernière déclaration de revenus. Si vos revenus ont augmenté en 2023, la facture sera plus salée. Si, au contraire, vos revenus ont baissé, votre pension nette pourrait grimper.
Le problème ? Contrairement aux caisses de retraite de base qui appliquent ces nouveaux taux dès janvier, l’Agirc-Arrco, elle, a deux mois de retard. Résultat : en mars, non seulement le nouveau taux sera appliqué, mais l’organisme procédera à un rattrapage sur janvier et février.
Bonne nouvelle pour les retraités dont le revenu fiscal de référence a baissé. Moins de revenus signifie un taux de CSG inférieur, et donc un prélèvement réduit sur la pension.
Effet immédiat : le montant net perçu augmente. Mais ce n’est pas tout. Comme l’Agirc-Arrco applique ces taux avec deux mois de retard, vous récupérerez en mars les sommes prélevées en trop en janvier et février.
Prenons un exemple :
Autrement dit, pour certains retraités, mars sera synonyme de bonus.
Mauvaise nouvelle pour ceux dont le revenu fiscal de référence a augmenté. Un RFR en hausse entraîne un taux de CSG plus élevé, et donc une baisse du montant net de la pension.
Mais ce n’est pas tout. L’effet de rattrapage va accentuer la douleur. En mars, vous paierez non seulement votre nouvelle cotisation, mais aussi la différence sur les mois de janvier et février.
Prenons un exemple concret :
Un coup dur pour le budget, d’autant que cette baisse est définitive. À partir d’avril, la pension restera amputée, mais sans l’effet de rattrapage.
Votre revenu fiscal de référence est la clé. Voici le barème officiel pour 2025 qui détermine votre taux de prélèvement.
Parts fiscales | Exonéré (0%) | Taux réduit (3,8%) | Taux médian (6,6%) | Taux plein (8,3%) |
---|---|---|---|---|
1 part | ≤ 12 817 € | 12 818 € – 16 755 € | 16 756 € – 26 002 € | > 26 002 € |
1,5 parts | ≤ 16 239 € | 16 240 € – 21 229 € | 21 230 € – 32 943 € | > 32 943 € |
2 parts | ≤ 19 660 € | 19 661 € – 25 702 € | 25 703 € – 39 886 € | > 39 886 € |
2,5 parts | ≤ 23 083 € | 23 084 € – 30 276 € | 30 277 € – 46 826 € | > 46 826 € |
3 parts | ≤ 26 504 € | 26 505 € – 34 650 € | 34 651 € – 53 766 € | > 53 766 € |
Pour savoir à quoi vous attendre :
Contrairement à l’augmentation de 1,6 % appliquée en novembre 2024 pour compenser l’inflation, ces changements de mars ne sont pas une revalorisation des pensions. Il s’agit uniquement d’un ajustement des prélèvements sociaux.
Autrement dit, si votre pension augmente, ce sera grâce à une baisse des cotisations et non à une hausse décidée par l’Agirc-Arrco. Pour ceux qui verront leur pension baisser, la perte est bien réelle et ne sera jamais compensée.
Si votre pension est concernée par une baisse, quelques solutions existent pour atténuer le choc :
Ce qui se joue ici n’est ni une réforme ni une décision arbitraire de l’Agirc-Arrco. Il s’agit d’un ajustement automatique des prélèvements sociaux, directement lié à votre déclaration fiscale.
Pour certains, mars sera une bonne surprise avec un versement plus généreux. Pour d’autres, c’est la douche froide. Une pension amputée, un rattrapage salé et un budget à revoir.
Si vous ne voulez pas être pris au dépourvu, vérifiez dès maintenant votre revenu fiscal de référence et préparez-vous. Pour certains, la mauvaise nouvelle arrivera dès le 3 mars.