Beaucoup ignorent que l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) peut être redemandée après 62 ans, même si elle a été arrêtée à l’âge de la retraite en raison d'un taux d'incapacité inférieur à 80 %. Pour ceux dont la situation s’aggrave avec l’âge, une demande de révision peut permettre de recouvrer cette aide. Zoom sur les étapes et les critères précis pour maximiser vos chances de succès.
L’AAH est une aide financière destinée à soutenir les personnes en situation de handicap pour leur permettre de mener une vie aussi autonome que possible. Cependant, cette allocation prend généralement fin à 62 ans pour ceux dont le taux d’incapacité est compris entre 50 % et 79 %, car ces bénéficiaires sont considérés comme ayant une capacité de travail réduite mais non totalement entravée. Seules les personnes présentant un taux d’incapacité de 80 % et plus peuvent conserver l’AAH après 62 ans, sous conditions de ressources.
Pour les allocataires dont le handicap évolue avec l’âge et entraîne une perte d'autonomie accrue, une nouvelle demande de réévaluation peut être envisagée pour recouvrer l'AAH et ainsi préserver leur autonomie financière.
Pour espérer retrouver l’AAH après 62 ans, il faut remplir plusieurs conditions strictes, avec en premier lieu la justification d’un taux d’incapacité d’au moins 80 %. Ce taux se fonde sur l'impact fonctionnel des déficiences plus que sur leur nature propre, et vise à évaluer les effets concrets des troubles sur la vie quotidienne.
Critère d'incapacité | Taux d'incapacité < 50 % | Taux d'incapacité de 50 % à 79 % | Taux d'incapacité ≥ 80 % |
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Autonomie | Aucune aide nécessaire pour les actes du quotidien | Aménagements requis, autonomie conservée pour actes essentiels | Dépendance partielle ou totale, besoin d’assistance régulier |
Vie quotidienne | Légère gêne, impact limité | Troubles significatifs dans la vie sociale et professionnelle | Obstacles graves dans la vie sociale, scolaire, professionnelle |
Aide et surveillance | Aucune surveillance ou assistance | Nécessité d'aménagement, pas d’aide constante | Nécessite aide partielle ou totale, surveillance régulière |
Droit à l'AAH après 62 ans | Non éligible | Non éligible | Éligible si conditions de ressources respectées |
Les personnes présentant un taux de 80 % ou plus peuvent donc prétendre à l’AAH même après l’âge de la retraite, à condition de justifier d’un niveau de ressources personnelles inférieur à 971 €/mois, sans prise en compte des revenus de leur conjoint.
Si l’évolution de votre handicap se traduit par une perte d’autonomie plus marquée, vous pouvez déposer une demande de réévaluation de votre taux d’incapacité auprès de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH). Cette demande doit être accompagnée d'un certificat médical détaillé qui explicite précisément les limitations fonctionnelles supplémentaires qui entravent les activités du quotidien. Pour maximiser les chances d'atteindre le taux de 80 %, il est conseillé de :
Il est impératif de remplir correctement le formulaire (Cerfa 15692*01), en détaillant chaque aspect de la perte d’autonomie afin d’assurer la prise en compte de toutes les limitations.
Si la Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) rejette votre demande de révision, vous disposez de plusieurs recours. Tout d’abord, vous pouvez déposer un recours administratif préalable obligatoire (Rapo) dans un délai de deux mois. Ce recours permet à la CDAPH de réexaminer votre dossier, et si la décision initiale est confirmée ou sans réponse, elle est considérée comme un rejet.
À ce stade, un recours contentieux peut être envisagé. Celui-ci s'effectue auprès du tribunal judiciaire au pôle social, et il est fortement conseillé de vous faire accompagner par un avocat spécialisé dans le handicap pour constituer un dossier solide. Cette étape peut augmenter les chances de succès pour obtenir enfin la révision du taux et recouvrer vos droits à l'AAH.
Recouvrer l’AAH après 62 ans est une démarche accessible mais complexe, qui nécessite des preuves concrètes et bien documentées de la perte d’autonomie liée au handicap. Pour de nombreuses personnes, cette allocation représente une aide financière cruciale dans un quotidien marqué par les limitations.