Ehpad : comment la nouvelle réforme impacte les tarifs et les familles

Auteur Manuel Martin
Publié le 6 janvier 2025 à 07h42Par Manuel Martin

Depuis janvier 2025, une réforme bouleverse le fonctionnement des Ehpad publics et associatifs en France. Désormais, ces établissements peuvent augmenter leurs tarifs jusqu’à 35 % pour certains résidents. Une mesure qui vise à stabiliser leurs finances, mais qui alourdit considérablement le fardeau des familles. Que signifie cette réforme pour les résidents, et quelles sont les implications financières ?

Une réforme qui fait grimper les coûts

La loi « Bien vieillir », adoptée au printemps 2024, autorise les Ehpad à ajuster leurs tarifs pour les nouveaux pensionnaires non éligibles à l’aide sociale à l’hébergement (ASH). Les augmentations peuvent aller jusqu’à 35 %, ce qui fait passer le coût moyen d’une journée de 65,50 € à plus de 85 € dans certains cas. Ces hausses, bien qu’encadrées, visent à renforcer les finances des établissements souvent en difficulté.

Cette décision suscite l’inquiétude des familles, déjà confrontées à des budgets serrés en raison d’une inflation persistante.

Qui est touché par ces augmentations ?

Tous les résidents ne sont pas affectés de la même manière par cette réforme. Voici une vue détaillée des différents profils et de leur impact :

Profil du résidentImpact de la réforme
Résidents bénéficiant de l’ASHTarifs inchangés, fixés par les départements.
Nouveaux résidents non ASHTarifs augmentés jusqu’à 35 %, selon les revenus.
Résidents actuels (avant 2025)Non concernés, sauf en cas de départ prolongé et réadmission ultérieure.

Les nouveaux pensionnaires devront donc payer davantage, tandis que les anciens résidents ne verront pas leurs tarifs modifiés.

Pourquoi ces hausses étaient-elles jugées nécessaires ?

Les Ehpad publics et associatifs, qui accueillent près de 70 % des résidents en France, font face à des déficits financiers croissants. La hausse des coûts de rénovation, des salaires et des besoins en personnel a mis ces établissements sous une pression budgétaire intense.

Cette réforme vise à leur donner plus de marge de manœuvre pour répondre à ces défis. Toutefois, elle place une partie du fardeau sur les familles des nouveaux pensionnaires.

Des disparités selon les territoires

Les départements, qui fixent traditionnellement les tarifs pour les résidents ASH, ont également la possibilité de limiter les augmentations pour les nouveaux résidents. Cela pourrait entraîner des différences importantes selon les régions.

Dans certaines zones, les familles pourraient être confrontées à un choix réduit d’établissements accessibles financièrement, aggravant les inégalités géographiques. Les experts appellent à une régulation nationale pour harmoniser les pratiques et garantir l’équité.

L’impact pour les familles

Cette réforme change profondément la donne pour les familles. Certaines, comme Sophie, 56 ans, doivent revoir leurs choix : « Nous ne pouvons pas nous permettre de payer 85 € par jour pour mon père. Nous explorons d’autres options, mais ce n’est pas évident. »

D’autres familles pourraient se tourner vers des Ehpad privés, parfois moins chers mais où la qualité des services est variable. Le maintien à domicile pourrait également devenir une alternative privilégiée pour éviter des coûts trop élevés.

Comment s’adapter à cette nouvelle réalité ?

Pour les familles confrontées à ces augmentations, il est crucial de bien se préparer et de s’informer. Voici quelques recommandations :

  • Comparer les options disponibles : Les établissements varient en termes de tarifs et de services. Prenez le temps de demander des devis détaillés.
  • Se renseigner sur l’ASH : Cette aide peut considérablement alléger la charge financière pour les foyers éligibles.
  • Prévoir un budget précis : Anticipez les dépenses pour éviter les surprises.
  • Explorer d’autres solutions : Le maintien à domicile, les habitats partagés ou les structures temporaires peuvent être des alternatives viables.

Vers une refonte du système ?

Face aux critiques, le gouvernement et les gestionnaires d’Ehpad envisagent déjà des ajustements. Une proposition de « double plafond tarifaire » est à l’étude. Elle consisterait à fixer un tarif maximum pour les résidents ASH et un autre, moins élevé que les augmentations actuelles, pour les pensionnaires non éligibles.

Cette réforme, bien qu’essentielle pour la viabilité des Ehpad, soulève des questions cruciales sur l’équité et l’accessibilité des soins. Les mois à venir seront décisifs pour évaluer si elle atteint ses objectifs sans pénaliser excessivement les familles.

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