Les allocations versées par la CAF vont connaître des ajustements en 2025. L’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) va augmenter, tout comme les plafonds de ressources des aides sociales, qui seront revalorisés de 4,8 %. Si cette hausse semble être une bonne nouvelle pour de nombreux foyers, elle cache aussi des réalités plus complexes. Qui va réellement en bénéficier ? Qui risque de perdre ses droits ? Voici tout ce qu’il faut savoir.
L’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) est un soutien financier essentiel pour des milliers de bénéficiaires en France. Face à l’inflation et à la précarité qui touchent de nombreux foyers, une revalorisation a été décidée. À partir d’avril 2025, son montant passera à 1035,35 € par mois, contre 1016,05 € actuellement.
Cette hausse de 19,30 € s'inscrit dans un effort d’adaptation au coût de la vie. Mais comparée à l’inflation de ces dernières années (4,9 % en 2023), cette augmentation reste bien en deçà de la perte réelle de pouvoir d’achat.
Année | Montant de l’AAH | Évolution annuelle |
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2023 | 971,37 € | +1,6 % |
2024 | 1016,05 € | +4,6 % |
2025 | 1035,35 € | +1,9 % |
Si cette revalorisation permet d'éviter une stagnation des aides, elle reste inférieure à la hausse du coût de la vie. Résultat, de nombreux bénéficiaires continueront à faire face à des difficultés financières.
Malgré cette revalorisation, les conditions d’éligibilité restent inchangées. Pour toucher l’AAH, il faut répondre aux critères suivants :
Cette dernière condition est souvent critiquée, car elle limite l’accès à l’aide pour certaines personnes en situation de handicap. Les associations demandent toujours une individualisation des ressources, afin que les revenus du conjoint ne soient plus pris en compte dans le calcul. Pour l’instant, aucune évolution n’a été annoncée sur ce point.
Les plafonds de ressources qui conditionnent l’accès à plusieurs aides sociales seront augmentés de 4,8 % en 2025. L’objectif affiché est d’aligner ces seuils sur l’inflation et éviter que certains foyers ne perdent leurs allocations suite à une légère augmentation de leurs revenus.
Les prestations concernées sont nombreuses :
En clair, plus de familles pourront être éligibles à ces aides, tandis que celles qui étaient proches des plafonds pourront conserver leurs droits plus longtemps.
L’augmentation des plafonds va avoir plusieurs effets directs :
Allocation | Plafond de ressources 2024 (€) | Plafond de ressources 2025 (€) (+4,8 %) |
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Allocations familiales (2 enfants) | 71 194 € | 74 609 € |
APL (célibataire en zone 1) | 14 441 € | 15 139 € |
Complément familial (3 enfants) | 34 748 € | 36 418 € |
AAH (revenus annuels d’un célibataire) | 11 656 € | 12 216 € |
Ces nouveaux plafonds entreront en vigueur dès février 2025, et seront appliqués automatiquement sur les nouveaux calculs d’allocations.
Si ces hausses d’allocations et de plafonds sont une avancée, elles ne règlent pas tous les problèmes. L’AAH, par exemple, augmente bien moins vite que l’inflation. La hausse de 1,9 % en 2025 ne suffira pas à compenser l’augmentation des prix du logement, de l’énergie et des produits de première nécessité.
Autre point noir, le risque de "trappes à revenus". Avec ces nouveaux plafonds, certains foyers pourraient perdre des aides dès qu’ils dépasseront légèrement les seuils fixés. Pour ces ménages, l’augmentation des plafonds peut se transformer en perte nette de pouvoir d’achat.
Les débats sur le niveau des aides sociales ne sont pas terminés. Les associations réclament toujours une revalorisation plus conséquente de l’AAH, ainsi qu’une meilleure prise en compte des dépenses réelles des bénéficiaires.
Avec une inflation toujours présente, les ajustements de 2025 sont un premier pas, mais probablement pas suffisant. La question de la précarité et du pouvoir d’achat des bénéficiaires des allocations restera au cœur des discussions dans les mois à venir.