Avec 1,35 million de bénéficiaires en 2023, l'Allocation aux adultes handicapés (AAH) atteint des chiffres records. Une hausse de 4,5 %, favorisée par une réforme attendue depuis longtemps : la déconjugalisation. Ce changement dans le calcul permet aujourd’hui aux personnes en couple de percevoir l’AAH sans que les revenus de leur conjoint soient pris en compte, un tournant pour l’autonomie financière des personnes handicapées en France.
Le 1er octobre 2023 marque un changement majeur pour de nombreux bénéficiaires de l'AAH. La déconjugalisation, demandée depuis des années par les associations, permet aux allocataires de percevoir l’AAH sans tenir compte des ressources de leur conjoint. Cette mesure a immédiatement permis à 22 300 nouveaux bénéficiaires en couple de rejoindre les rangs des allocataires, dont près de 9 600 ayant un taux d'incapacité de 80 % ou plus.
Ce dispositif fait partie d’une réforme plus large visant à soutenir les personnes en situation de handicap en France. L’objectif : assurer une meilleure indépendance financière et alléger les contraintes administratives. Pour le gouvernement, cette réforme devait bénéficier à 160 000 allocataires, dont 80 000 nouveaux entrants.
| Année | Nombre de bénéficiaires | Croissance annuelle | Nouveaux bénéficiaires liés à la déconjugalisation | % des bénéficiaires avec un taux d'incapacité ≥ 80 % |
|---|---|---|---|---|
| 2022 | 1,29 million | +3,4 % | - | Non spécifié |
| 2023 (estimation) | 1,35 million | +4,5 % | 22 300 | 43 % (9 600 personnes) |
L’AAH n’est pas la seule aide sociale en France, mais elle constitue un élément central du dispositif de soutien pour les personnes handicapées. En 2022, près de 30,6 milliards d'euros ont été alloués aux minima sociaux, soit environ 1,2 % du PIB français. Cette enveloppe, bien que mise sous pression par les besoins croissants de financement public, est destinée à soutenir les foyers les plus vulnérables et à renforcer leur autonomie. La part de l’AAH dans ce budget témoigne de l’importance accordée par l’État aux bénéficiaires en situation de handicap.
Les estimations montrent qu’un bénéficiaire de l’AAH pourrait voir son revenu augmenter de 300 euros par mois en moyenne, ce qui constitue un soutien non négligeable dans le contexte de la crise actuelle. Ces chiffres soulignent aussi que les personnes concernées ne perçoivent souvent que peu d'autres sources de revenus, mettant en évidence la nécessité d’une allocation stable.
En France, 14,5 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, soit environ 9,1 millions de personnes. Les prestations comme l'AAH ont un rôle déterminant dans le soutien aux revenus des plus modestes, offrant en moyenne 347 euros supplémentaires par mois aux bénéficiaires. Cette aide contribue directement à élever le niveau de vie de milliers de familles, en particulier pour les personnes handicapées, les familles monoparentales et les jeunes.
| Indicateur | Valeur actuelle | Évolution attendue |
|---|---|---|
| Nombre total de bénéficiaires AAH (fin 2023) | 1,35 million | Tendance à la hausse |
| Budget total des minima sociaux | 30,6 milliards € | Croissance modérée |
| Part de la population sous le seuil de pauvreté | 14,5 % | Réduction attendue avec les aides |
Contrairement à d'autres prestations sociales qui peuvent varier d’une année sur l’autre, l'AAH représente une aide continue pour les bénéficiaires. Le faible taux de sortie de cette allocation illustre les difficultés de réinsertion professionnelle auxquelles sont confrontées les personnes en situation de handicap. En effet, 56 % des bénéficiaires de l’AAH âgés de 35 à 64 ans percevaient des minima sociaux depuis plus de dix ans en 2022, témoignant des obstacles persistants rencontrés sur le marché du travail.
Avec la réforme de la déconjugalisation, la France s’engage davantage dans la lutte contre les inégalités économiques en renforçant l’aide sociale aux plus vulnérables. Cette réforme ouvre des perspectives de sécurité financière accrue pour les personnes handicapées, tout en marquant une étape vers une reconnaissance accrue des besoins spécifiques de ces publics. Les chiffres de 2023 démontrent l’effet positif de cette approche réformée, qui devrait continuer d’évoluer pour mieux répondre aux réalités des bénéficiaires.
Ce succès quantitatif et qualitatif dans l’accompagnement social reste un pilier dans le soutien des ménages les plus précaires, garantissant un filet de sécurité pour ceux qui en ont le plus besoin.
