À partir de 2025, les aidants pourront bénéficier d’une aide financière pour plusieurs proches en perte d’autonomie, un soutien inédit pour alléger la charge des familles. Cette réforme, qui rend l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) rechargeable, répond à la hausse des besoins en multi-aidance. Lisez, prenez des notes, un quizz vous attend à la fin :).
Le congé de proche aidant, instauré en 2017 pour permettre aux actifs de suspendre leur activité afin d’aider un proche, bénéficie de l’AJPA depuis 2022. Dès le 1er janvier 2025, cette allocation deviendra rechargeable : un aidant pourra toucher l’AJPA pour plusieurs proches successifs au cours de sa carrière, avec un plafond global de 264 jours d’indemnisation. Ce soutien financier partiel répond à une réalité grandissante en France où les aidants s’occupent souvent de plusieurs membres de leur famille.
En pratique, cette mesure vise à offrir une solution pour les 23 % de familles aidantes impliquées dans la prise en charge de plusieurs proches. Ce pourcentage, en hausse constante, illustre l’importance de ce nouveau dispositif pour alléger le fardeau financier qui accompagne souvent la multi-aidance.
Critère | Avant 2025 | Dès 2025 |
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Jours indemnisés | 66 jours par carrière | 264 jours en tout |
Nombre de proches aidés | 1 proche | Jusqu'à 4 proches |
Montant quotidien | 64,54 € (basé sur le SMIC) | 64,54 € (adaptable au SMIC) |
Indemnité mensuelle max. | 1 419,88 € | 1 419,88 € |
Durée du congé | 3 mois, renouvelable jusqu'à 1 an | 3 mois, renouvelable jusqu'à 1 an |
Fractionnement | Possible avec accord de l’employeur | Maintenu avec accord |
Proches éligibles | Handicap ou perte d’autonomie | Même critères, jusqu'à 4 proches |
Exclusions | Maladies sans handicap reconnu | Maladies sans handicap reconnu |
Pour toucher l’AJPA, les démarches se font en ligne sur les plateformes de la CAF ou de la MSA. Ce congé s’adresse aux actifs aidant un proche en situation de dépendance liée à un handicap ou à une perte d’autonomie reconnue. Le congé peut être pris en une fois, fractionné ou pris à temps partiel avec l’accord de l’employeur. Si les conditions sont remplies, ce dernier ne peut pas le refuser mais peut, dans certains cas, en décaler la date.
La nouvelle réglementation permettra de cumuler cette aide pour différents proches, offrant une sécurité pour les familles confrontées à des situations de dépendance multiple. Cependant, le dispositif demeure restrictif : seules les situations de handicap ou de perte d’autonomie sont couvertes, excluant les cas de maladies graves sans reconnaissance de handicap.
Avec l’augmentation de l’espérance de vie et la fréquence des pathologies liées à l’âge, de plus en plus de Français se retrouvent aidants pour plusieurs membres de leur famille. En 2025, 23 % des aidants seront multi-aidants, prenant en charge un parent, un conjoint, voire un enfant en situation de dépendance.
Cette évolution vise ainsi à soutenir financièrement les familles sans pénaliser les aidants qui, dans certains cas, mettent en pause leur carrière ou réduisent leurs heures de travail pour subvenir aux besoins de leurs proches. Les chiffres montrent que la charge mentale et physique des aidants a des conséquences sur leur santé, et le gouvernement semble répondre à cette situation en élargissant l’accès à l’aide.
Malgré cette avancée, des syndicats et associations d’aidants, comme l’UNSA, continuent de réclamer des ajustements. Le montant de 64,54 € par jour, bien que calqué sur le SMIC, ne suffit pas toujours à compenser la perte de revenu pour ceux qui doivent cesser de travailler temporairement. De plus, les aidants de personnes malades sans handicap officiel restent exclus du dispositif, un point que certains aimeraient voir révisé pour mieux refléter la diversité des situations d’aidance.
Depuis juillet 2024, les aidants ont aussi la possibilité de débloquer anticipativement leur épargne salariale. Bien que cette mesure offre une flexibilité financière bienvenue, certains suggèrent des actions plus pérennes, comme un maintien de salaire intégral durant le congé, pour répondre aux contraintes financières.
Ces nouvelles dispositions montrent une réelle prise en compte du rôle des aidants, désormais reconnus pour leur contribution indispensable au sein des familles et de la société. La réforme de l’AJPA pour 2025 ouvre la voie à une meilleure protection, même si certains aspects restent perfectibles pour un soutien plus complet.
Le besoin de réformer davantage pour inclure toutes les situations de dépendance demeure présent. Face à l'évolution démographique et aux réalités des familles, l'État semble conscient de l'importance d'une politique qui valorise et protège ceux qui se consacrent à leurs proches, renforçant ainsi la cohésion sociale.