Avec la réforme de la déconjugalisation, l'Allocation aux Adultes Handicapés (AAH) enregistre en 2023 une hausse historique du nombre de bénéficiaires, atteignant 1,35 million d’allocataires. Ce bouleversement marque une avancée majeure pour l'autonomie des personnes en situation de handicap en couple, qui voient désormais leurs droits renforcés sans être pénalisés par les revenus de leur conjoint. Détails sur l'impact et les enjeux de cette transformation.
Avant octobre 2023, les bénéficiaires de l’AAH en couple voyaient leur éligibilité calculée en fonction des revenus de leur conjoint, excluant des milliers de personnes de cette aide essentielle. Désormais, avec la réforme de la déconjugalisation, ces ressources ne sont plus prises en compte, permettant aux allocataires handicapés de conserver un accès égalitaire aux aides.
Cette réforme répond à une longue revendication des associations pour l'autonomie des personnes handicapées, soulignant la nécessité d’alléger leur dépendance financière. La mesure a ainsi permis à 22 300 nouvelles personnes en couple de devenir éligibles à l’AAH, renforçant l’accès à cette prestation pour les foyers concernés.
Indicateur | Valeur en 2022 | Valeur en 2023 | Variation annuelle |
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Nombre total de bénéficiaires de l'AAH | 1,29 million | 1,35 million | +4,5 % |
Nouveaux bénéficiaires en couple | Non applicable | 22 300 | Non applicable |
Total des minima sociaux (milliards d’euros) | 30,0 | 30,6 | +2 % |
Nombre de bénéficiaires du RSA | 1,89 million | 1,85 million | -2 % |
Population française vivant sous le seuil de pauvreté | 13,5 millions (21,5 %) | 9,1 millions (14,5 %) | -7 points |
Ce tableau met en lumière l’impact de la déconjugalisation et la portée de cette réforme dans le système des aides sociales, où l'AAH atteint de nouveaux sommets.
L’année 2023 est marquée par une croissance record de 4,5 % du nombre d’allocataires de l’AAH, la plus importante depuis douze ans. Cette progression est attribuée en grande partie à la déconjugalisation, entrée en vigueur en octobre 2023, et dont l’effet a été immédiat. En plus de renforcer l'autonomie des bénéficiaires, la réforme a permis de simplifier l'accès à cette allocation pour les personnes handicapées en couple.
Pour les personnes concernées, cette évolution représente un soutien significatif dans un contexte économique tendu et renforce leur indépendance financière. Cette dynamique contribue également à la stabilité du nombre d’allocataires, qui, contrairement au RSA, montre un faible taux de sortie des minima sociaux, soulignant la persistance des besoins d'accompagnement spécifiques.
En parallèle, les aides sociales en France continuent de jouer un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté. Fin 2023, environ 4,36 millions de personnes bénéficient de minima sociaux, pour une enveloppe globale de 30,6 milliards d’euros. Cette augmentation, bien qu’importante, n’a pas compensé la hausse des prix, réduisant leur valeur réelle de -3,1 % après inflation.
Les bénéficiaires de l’AAH et d’autres dispositifs sociaux, comme le RSA, permettent à des millions de Français d'éviter la pauvreté extrême. Sans les prestations, 21,5 % de la population serait en dessous du seuil de pauvreté, contre 14,5 % actuellement. Ces chiffres mettent en avant l’importance des aides pour les personnes vulnérables, notamment les familles monoparentales, les personnes handicapées, et les jeunes adultes.
Pour les personnes en situation de handicap, la réforme de l’AAH marque un tournant dans l’accès aux droits sociaux. En supprimant le critère de conjugalité, l'État montre un engagement renouvelé envers une égalité d'accès aux aides. En renforçant l’accès à des prestations justes et autonomisantes, la déconjugalisation de l’AAH aide les bénéficiaires à s’insérer pleinement dans la société tout en réduisant leur dépendance économique.
L'AAH, pour beaucoup, est bien plus qu’une aide sociale : elle représente une base financière, un tremplin vers plus de stabilité.